Allemagne de l'Est (R.D.A.) - Jugement d'Egon Krenz


En Allemagne, la Cour constitutionnelle allemande a statué le 12/01/2000 sur le sort du dernier chef de l'État de la R.D.A.

Condamné en différentes instances à six ans et demi de prison pour homicides sur la frontière inter-allemande, Egon Krenz devra purger sa peine, ont estimé les juges de Karlsruhe. Egon Krenz devrait se constituer prisonnier dans l'après-midi du 13/01/2000.
Le point...
La Cour constitutionnelle allemande a rejeté hier (12/01/2000) un recours en référé du dernier chef de l'État de la R.D.A., Egon Krenz, contre sa condamnation à six ans et demi de prison pour homicides à la frontière inter-allemande ; les juges ont également rejeté sa plainte contre sa condamnation.

Egon Krenz
Egon Krenz

Rappelons brièvement les faits. En première instance, un tribunal de Berlin avait jugé l'ancien chef de gouvernement est-allemand responsable des tirs sur les fugitifs.

Egon Krenz avait alors fait appel - mais la Cour fédérale de justice n'avait pu, début novembre, que confirmer le jugement de première instance. Egon Krenz avait alors décidé de s'adresser au tribunal constitutionnel de Karlsruhe qui a rejeté hier (12/01/2000) nous l'avons dit, son recours en référé.

Egon Krenz avait toujours fait valoir, premièrement, qu'il ne pouvait être jugé en République fédérale d'Allemagne pour des actes qui n'étaient pas répréhensibles à l'époque en R.D.A., deuxièmement qu'il était une "victime" de la justice ouest-allemande. Deux points que le Tribunal de Karlsruhe a rejetés. Les juges ont estimé qu'il n'était pas possible de s'appuyer sur l'interdiction d'une application de lois pénales à effet rétroactif quand les pratiques d'un État, pratiques différents leaders politiques de l'ex-RDA sont responsables, ont violé massivement la conception généralement admise des droits de l'homme en encourageant les plus graves injustices criminelles. Le fait qu'Egon Krenz ait également déposé plainte auprès de la Cour européenne de justice, ne peut entrer en ligne de compte ; s'il devait obtenir gain de cause à Strasbourg, cela ne justifierait tout au plus qu'une reprise de procédure. Quant au second point - procédure déloyale - les juges de Karlsruhe l'ont estimé dénué de fondement. Reste les vices de forme qu'Egon Krenz avait également dénoncés ; mais cela ne relève pas, ont précisé les juges, du droit constitutionnel. L'ancien chef du gouvernement de R.D.A. avait pensé que le tribunal de Karlsruhe, par respect pour la Cour européenne de justice, attendrait son verdict qui, soit dit en passant, ne devrait pas tomber avant l'automne (2000) - ce qui aurait reculé d'autant son incarcération. Espoir, bien sûr perdu, depuis hier (12/01/2000).

Quant à Egon Krenz lui-même, il a déclaré dans une interview à la première chaîne de télévision allemande qu'après dix ans de poursuites politiques et judiciaires, il n'avait pas été surpris par le jugement. Il attend maintenant bien sûr le verdict de la cour européenne de justice. Egon Krenz est décidé à se battre jusqu'au bout : "La République fédérale d'Allemagne a décidé de mettre en prison le dernier chef de l'État de la R.D.A.. Elle doit assumer, tout comme je dois le faire. Mais je vais continuer de me battre en prison contre cette injustice."


Source : www.dwelle.de Krenz (Egon) - jugement
Auteur : Gudula Geuther
Adaptation : J. Weber
13.01.2000

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